Les différences entre les circulaires 2002 et 2012 marquent une certaine évolution dans les esprits.
On note déjà un changement dans la terminologie : les classes d’initiation dans le 1er degré (CLIN) et les classes d’accueil (CLA) dans le second degré se transforment en unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A). Depuis la loi 2005 sur le handicap qui insiste sur l’inclusion de l’élève, ce dernier profite désormais d’une unité ouverte et de la fréquentation d’une classe « ordinaire » où il est inscrit [...].
Le changement dans l’appellation se perçoit également dans la manière de désigner l’élève jusqu’alors considéré comme « non francophone » ou « primo-arrivant ». Cela renvoie à des connotations pseudo-médicales plus ou moins péjoratives qui ne correspondent pas, en fin de compte, à la réalité du terrain. L’apparition du nouveau terme « allophone » vise la valorisation de la compétence langagière du sujet dans sa propre langue.
Enfin, l’autre point fort concerne la démarche d’intégration qui devient une démarche d’inclusion. Cette modalité principale de scolarisation, dont le but concerne l’acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, est remarquée dès la rentrée scolaire 2013 surtout dans le premier degré : présence du dispositif « Plus de maîtres que de classes », langue vivante obligatoire au CP, scolarisation des moins de 3 ans, renforcement des liens avec le collège, nouvel enseignement moral et civique...

Source
Rachel Sarr. Entraînement à la fluence de lecture à l’école primaire : recherche sur les effets et les déterminants de la performance. Linguistique. Université de Nanterre - Paris X, 2019, pp. 76-77.